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 Idir:un amazigh qu’on empêche d’être ce qu’il est se revolte

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Sifaw
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Sifaw


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Idir:un amazigh qu’on empêche d’être ce qu’il est se revolte Empty
MessageSujet: Idir:un amazigh qu’on empêche d’être ce qu’il est se revolte   Idir:un amazigh qu’on empêche d’être ce qu’il est se revolte Icon_minitimeSam 14 Mai - 16:37

Le chanteur Idir interviewé par un journal marocain : un Berbère qu’on empêche d’être ce qu’il est finira par se révolter.


Vous êtes artiste et militant de la cause kabyle. Quelle étiquette vous revendiquez-vous le plus ?

Je ne sais pas si je suis vraiment un militant. Je n’ai jamais été un révolutionnaire, ce n’est pas dans ma nature. Moi, au début, j’étais Kabyle, vivant en Kabylie et croyant que le monde s’arrêtait à mon village. Jusqu’au jour où je suis arrivé à Alger pour des études au lycée. Je me suis rendu compte que j’étais déraciné dans mon propre pays. J’étais dans une ville où on parlait une langue qui n’était pas la mienne, que j’ai été forcé d’apprendre. Ceci d’une part. D’autre part, j’appartiens à ce qu’on appelle les enfants de la révolution. Mon pays venait de chasser le colonialisme, c’était un modèle de non alignement et nos héros étaient Che Guevara et Fidel Castro. Pour un jeune garçon de 15 ans, imaginez ce que cela représente. J’ai vite déchanté, car j’ai réalisé que ce même pouvoir qui prônait la souveraineté des pays, brimait ma culture. À partir de là, mes chansons ont pris cette direction, celle de chanter ma terre et de défendre mon identité. Puis, avec l’âge, mon discours a évolué. Disons que me suis ouvert à l’autre. Abdellatif Laâbi a dit une fois : "Tous les hommes naissent esclaves et inégaux en droits, mais l’essentiel, c’est qu’ils le soient de moins en moins". Cette phrase est devenue en quelque sorte ma devise. Et c’est cette lutte, contre l’exclusion et le racisme entre autres, qui est aujourd’hui la mienne.

Disons que vous vous êtes assagi et que votre idéal est devenu une Algérie multiple qui assume pleinement ses cultures amazighe et arabe...

Pas arabe mais arabophone. Un Arabe, c’est un habitant de l’Arabie, pas de l’Algérie ou du Maroc. Un Québécois parle bien le français, mais il n’est pas Français pour autant. Dans nos pays, l’histoire a fait, pour notre plus grand bonheur, qu’il y ait eu plusieurs influences, dont celles des Arabes et de l’islam. C’est là toute la richesse du Maghreb, richesse qu’il n’assume pas et qu’il renie. Ceci étant, aujourd’hui, c’est la culture berbère qui est opprimée et c’est uniquement pour cela que je la défends.

Au Maroc, l’État a créé l’Institut royal de la culture amazighe et lance l’enseignement du berbère dans les écoles. Qu’est-ce que vous pensez de cette initiative ?

Je n’y accorde aucun crédit, comme je n’en accorde pas au Haut commissariat à l’Amazighité créé en Algérie, il y a une dizaine d’années. Certes, l’Algérie et le Maroc n’ont pas la même histoire, mais il faudra se méfier. Un Berbère qu’on empêche d’être ce qu’il est finira par se révolter. Par ailleurs, au Maroc, j’ai le sentiment que cette conscience politique qui manquait aux Berbères commence à naître.

Une culture opprimée, une identité tronquée... quelles conséquences sur le Maghreb ?

Le pire des drames que peut vivre un individu quel qu’il soit, c’est de revendiquer être ce qu’il n’est pas. Dans tout le Maghreb, j’entends les gens ressasser qu’ils sont Arabes. Historiquement, on sait qu’ils ne le sont pas. Ce n’est pas une honte d’être Arabe, le problème n’est pas là. Le problème, c’est de ne pas savoir qui on est. En Algérie, le pouvoir a commis un génocide culturel. Au lendemain de l’indépendance, nous avons tout simplement récupéré une intégrité territoriale. Dès qu’il a été question de l’identité algérienne, on a cru bon de la rattacher à un monde arabe aussi abstrait que mythique. Comment peut-on allier un royaume à la chérifienne, un socialisme à l’algérienne, un libéralisme à la tunisienne et une monarchie à la saoudienne ? L’islam ? Ce n’est pas non plus un élément unificateur. Les Iraniens ne sont pas Arabes que je sache, les Chinois musulmans non plus.

Vous ne mâchez pas vos mots non plus dès qu’il s’agit des religions d’État...

Une religion d’État a les mêmes conséquences que celles que peut avoir un parti unique ou un pouvoir unique. Cela participe à une uniformisation de la société, et une société uniforme ne peut pas évoluer. Aucun État n’a le droit d’imposer une religion encore moins quand c’est fait pour maintenir la mainmise sur les peuples.

Pour revenir à l’Algérie, le président Bouteflika a clairement dit que la langue berbère "ne sera jamais une langue officielle", sauf référendum. Qu’est-ce que vous lui répondez ?

Que ce qu’il dit est une insulte aux Kabyles et qu’il y a quand même quelque chose d’aberrant à ce qu’un Kabyle demande à un Algérien arabophone le droit d’exister et de parler le kabyle. Par ailleurs, 0Cela dépasse l’entendement. Maintenant, la question à se poser, c’est si Bouteflika se rend compte de la bêtise de ce qu’il a dit. Ceci dit, cela ne m’étonne pas d’un président qui négocie avec les islamistes pour gagner leurs voix aux élections...

Vous n’êtes plus allé en Kabylie depuis 1992. Pourquoi ?


Ma mère recevait des lettres de menace et des cercueils en miniature. J’ai fini par la faire venir en France. Et puis, des amis me conseillent de ne pas aller là-bas, en tout cas dans l’immédiat. Lounes Matoub et Tahar Djaout ont été assassinés. Je ne leur poserai pas de problème non plus. Par ailleurs, les choses, les mentalités et les gens ont changé. Je me demande parfois si je ne cours pas après une Kabylie qui devient jour après jour un peu plus mythique...

Source :TelQuel Magazine, Maroc.

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