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 L’amazighité de l’Afrique du Nord

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Thagrawla
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Thagrawla


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L’amazighité de l’Afrique du Nord Empty
MessageSujet: L’amazighité de l’Afrique du Nord   L’amazighité de l’Afrique du Nord Icon_minitimeSam 14 Mai - 13:54

Les graveurs rupestres et les inscriptions en caractères Libyque (ancêtres des tifinaghs actuels) à travers toute l’Afrique du Nord témoignent de la présence Amazighe bien avant les débuts de l’histoire.

Cette présence a couvert tout le territoire allant de l’Atlantique (Iles Canaries) à l’Ouest, jusqu’à l’oasis de Siwa (Egypte) à l’Est, et de la Méditerranée au Nord, jusqu’au Tchad au Sud.

Il existe des témoignages écrits en hiéroglyphes, découvertes en Egypte, attestant que les Pharaons avaient des relations avec les populations situées à l’ouest du Nil, qu’ils appelaient les lebous (d’où le mot Libye).

L’Agellid Massinissa (238-148 avant J.C) fit entrer le pays Amazigh dans l’histoire :

* En unifiant son royaume face aux puissances de l’époque : Rome, Carthage et la Grèce antique.

* En généralisant l’agriculture à tout le pays.

Le « sous continent » nord-africain présente une unité géographique, sociologique et linguistique qui est consacrée par l’Amazighité.

Qu’est ce qu’être « Amazigh » ?

Le mot « Amazigh » signifie, selon toutes les recherches en Anthropologie, histoire, linguistique : « homme libre ».

Pourquoi les Imazighen se définissaient-ils comme « hommes libres » ?

C’est par opposition aux types de sociétés environnantes qui étaient esclavagistes (vallée du Nil, pays du Niger et du fleuve Sénégal, pays de l’Euphrate et du tigre..) et où l’esclavage concernaient également les populations blanches. Si, chez les Imazighen, l’esclavage n’a pas été possible comme système politique, c’est en raison du relief très montagneux des contrées qu’ils habitaient et l’exiguïté des plaines. En effet chaque région, chaque vallée était suffisamment isolée pour constituer un refuge imprenable, donc un centre de résistance à tout impérialisme extérieur.En conséquence, l’Afrique du Nord s’est toujours constituée en une multitude d’entités sociologiques indépendantes constituées en Etats autonomes vivant en toute liberté. C’est pour cela qu’aucun Etat centralisé n’a pu en gouverner la totalité.

Quelle est leur langue ?

Tamazight qui est la langue au sous-continent Nord africain possède un système d’écriture, le Libyque, depuis plus de 3.000 ans. Il est la seule langue en Afrique, avec la langue éthiopienne, à posséder un système d’écriture propre. Alors que toutes les écritures et langue méditerranéennes contemporaines du Libyque ont aujourd’hui disparu (punique, latin, grec ancien), cette écriture est encore utilisée de nos jours, avec quelques menues modifications : C’est le Tifinagh.

Des stèles portant des inscriptions en tifinagh (ou Libyque, ancêtres des tifinaghs) ont été retrouvées dans toutes l’Afrique du Nord : Kabylie, Oranie, Constantinois, Sahara, Libye, Tunisie, etc.. Les plus anciennes remontent à plus de 5.000 ans. La plus connue est celle de Dougga (Tunisie). Elle comporte un texte bilingue en Punique et en Tamazight. Elle était dédiée à Massinissa, Agellid des Imazighen.

La société nord-africaine est fondamentalement une société villageoise. Le nombre de grandes villes a toujours été très limité parce qu’il y a très peu de plaines suffisamment arrosées permettant une agriculture, pour le moins, vivrière.

Ces sociétés villageoises sont organisées en « cercles concentriques de solidarité » qui permettaient de sauvegarder leur liberté.

Le 1er cercle de cette organisation est la famille élargie, essentiellement monogame. Le 2ème cercle est constitué du regroupement de quelques familles en clans qui, ensemble formeront le 3ème cercle : le village.Plusieurs villages peuvent se fédérer en tribu (4ème cercle) qui recouvre en général une zone géographique homogène, limitée par des frontières naturelles (ligne de crête, oued, lisière de forêt, etc..)

La confédération de ces tribus (5ème cercle) formera un embryon d’Etat. Tous les villages ont à peu près le même type d’organisation :

* A la tête, Tajmaât regroupait tous les hommes valides. Ils avaient le droit de parole et de participation à la prise de décision.

* Les conflits étaient arbitrés par un Conseil des sages, selon un droit coutumier consensuel.

* Le chef du village était choisi en fonction de ses qualités morales et de la pertinence de ses jugements basés sur une profonde connaissance de son milieu social et de sa maîtrise du verbe.

* Les peines prononcées pouvaient aller de l’amende symbolique à l’excommunication en passant par la mise en quarantaine et la réparation des dommages causées. La peine de mort n’était prononcé que lorsque l’honneur de la tribu était bafoué. Par ailleurs, la prison n’a jamais existé chez les « Hommes libres ».* L’indépendance économique de la famille venait du travail de la terre en propriété indivise ou de l’exploitation du détail. La tribu en tant que telle, exploitait des terres communes.

* Le partage et le legs des terres étaient soumis à des règles très strictes qui préservaient l’unité des propriétés et donc de la famille et de la communauté entière.

* La solidarité tribale garantissait l’individu contre toute forme d’exclusion ou de déchéances physique ou morale. Les individus impotents n’étaient pas rejetés, mais pris en charge par la famille qui, par ce geste, préservait sa dignité et son honneur.

* Les questions d’ordre religieux d’une autorité différente qui n’interférait pas avec des prérogatives de Tajmaât.

Le système de défense des différents « cercles de solidarité » était basé sur la détention d’une arme personnelle qui permettait à chacun d’assurer la défense de son honneur, de sa dignité, de sa propriété (la terre au nord, le cheptel au sud) et de sa famille. De ce fait, il était déshonorant pour un homme d’en être dessaisi.

La défense des terres cultivables et des aires de pâturages (source principale de revenus) contre l’ennemi, relevait du code d’honneur. La tribu faisait des levées en masse de combattants, en cas de menace. Ce système offrait l’avantage d’une solidarité sans faille de la tribu face au danger extérieur. De ce fait, aucun pouvoir central n’a pu ni assujettir toutes les tribus ni disposer d’une main-d’œuvre servile pour ériger des monuments à la gloire des maîtres.

En effet, en Afrique du Nord, il n’y a ni pyramides comme en Egypte, ni « grande muraille » comme en Chine, ni de grands temples ou châteaux forts comme en Asie et en Europe.Par contre, il existe des monuments comme le Medracen (près de Batna) dédiés à des personnages marquants comme Massinissa, le monument de Tin-Hinan dans le Hoggar.

Il existe également de très nombreux sanctuaires et d’innombrables appareils funéraires de formes diversifiés à travers tout le pays.

Ce système de défense de la société présentait l’inconvénient de rendre l’Etat centralisé très fragile, du fait qu’il fallait requérir, face à chaque péril, un consensus de toute la communauté. Ce qui nécessitait des délais assez longs ; pas toujours possibles, surtout lorsque la menace était imminente.

Dans ce type de société paysanne, basée sur la prééminence de l’individu et la valorisation de ses qualités personnelles, les croyances religieuses ont toujours été tempérées par les préoccupations matérielles de la vie quotidienne et le sens aigu de la liberté individuelle. L’ascétisme ne faisait pas partie des mœurs. A l’image de tous les peuples méditerranéens, les Imazighen ont intégré l’esprit de fête jusque dans leurs tâches les plus laborieuses, comme Tiwizi ou les iwiziwen (travailleurs volontaires) chantaient tout en travaillant.En dehors du travail, la société consacrait beaucoup de temps à la fête : mariages, baptêmes, fêtes religieuses, fêtes des saints, etc.

La fête et la joie structurent les rites et les calendriers de la société. En même temps qu’ils honorent périodiquement les saints, les Imazighen aiment aussi la nature et louer sa générosité. En conformité avec cette nature, le calendrier devait être imposé :

* Au nord, par les activités saisonnières agricoles (calendrier scolaire),

* Au sud par le commerce caravanier, pour les populations nomades (calendrier lunaire).

Statut de la femme

* La femme jouit d’un statut qui lui confère beaucoup de liberté dans la société Amazighe. Et sa défense est assurée dans le cadre du code de l’honneur qui régit la société. Ce qui se traduit par un respect total de l’intégrité physique et morale de la femme qui n’a pas besoin d’être voilée ou enfermée à la maison.Comme l’illustre très bien le poète, la femme amazighe représente la « tigjdit » (pilier central de la maison) de tout l’édifice social. Elle est l’agent principal de la transmission du patrimoine culturel ancestral aux générations nouvelles.

* La femme participe souvent à la vie politique de la cité. C’est ainsi que des femmes comme Dihya (Kahina), Fadma n Sumer, Tawggrat n-Aït Aïssa (Ain Lleuh) (NDL) pour les plus connues, sont entrées dans l’histoire et que d’autres, comme Tin-Hinan, sont devenues de véritables légendes (mythe d’Antinéa, reine du désert).

* D’autres part, les mariages monogames constituaient la règle, car étant plus conforme à l’esprit Amazigh de liberté individuelle.

Quelques repaires linguistiques

Nous avons dit plus haut que l’un des éléments qui constituait l’unité du « sous-continent » nord-africain était la langue Amazighe (avec ses variantes locales) unie dans son lexique et sa syntaxe. Nous avons également expliqué que, sur le plan géographique, le sous-continent nord-africain présentait très peu de plaines et un relief très montagneux qui isolait les régions les unes des autres. Les différents événements historiques subis par ces régions et la diversité des contacts entretenus avec les populations voisines, expliquent l’existence de variétés régionales de la langue Amazighe.

Les variétés régionales de la langue traduisent :

* Les préoccupations politiques du milieu social, forgées par les circonstances historiques ;

* L’organisation de la production, le type de répartition et les technologies employées, forgés par les données économiques. Si certains régions ont privilégié des nuances de la langue au détriment d’autres, c’est parce qu’il n’y a jamais eu d’Etat centralisé pour imposer une langue académique, normalisée.

Tamazight a toujours été une langue populaire, donc une langue vivante. Les études scientifiques menées au 19ème et 20ème siècles sur les actuelles variantes de Tamazight, montrent que ces dernières possèdent toutes la même structure. C’est-à-dire que les règles grammaticales sont les mêmes pour l’ensemble de la langue Amazighe, confirmant par là son unité dans sa richesse et sa diversité.

Chérif Souami.

Le Matin.
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