Agraw.Tk :: Portail De La Diaspora Amazigh
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Agraw.Tk :: Portail De La Diaspora Amazigh

Defendre la cause amazigh et les droits du peuple berbere Autochton du nord afrique ... Tudert i Tmazight
 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

 

 Touaregs : un peuple Amazigh en danger !

Aller en bas 
AuteurMessage
Thagrawla
Administrateur
Thagrawla


Nombre de messages : 194
Date d'inscription : 10/05/2005

Touaregs : un peuple Amazigh en danger ! Empty
MessageSujet: Touaregs : un peuple Amazigh en danger !   Touaregs : un peuple Amazigh en danger ! Icon_minitimeSam 3 Sep - 12:09

Touaregs : un peuple Amazigh en danger ! Armoirie


Touaregs : un peuple en danger ! (Le peuple touareg, entre incertitudes et espoir.)

Le peuple touareg se définit par une communauté culturelle qui noue ses liens identitaires autour d’une langue, et sur la base d’une organisation familiale, sociale et politique. Les Touaregs habitent le Sahara central et les bordures du Sahel. Les frontières politiques actuelles, héritées de la colonisation, ont artificiellement découpé le territoire touareg en plusieurs parties intégrées à cinq pays différents : l’Algérie, le Niger, le Mali, la Libye et le Burkina Faso. La population touarègue est difficile à évaluer. En l’absence de tout recensement fiable, on peut cependant raisonnablement estimer l’ensemble des Touaregs à plus de quatre millions d’individus dont 85 % au Niger et au Mali. Dans ces deux pays, composés d’une dizaine d’ethnies chacun, les Touaregs représentent respectivement 20% et 10% de la population globale. (plus de 2 millions au Niger, environ 1 million au Mali et 1 million dans les autres pays). Depuis mai 1990, les régions touarègues connaissent une effervescence sans précédent. La marginalisation et la répression dont sont victimes les Touaregs depuis la création du Mali et du Niger ont évolué vers un véritable génocide culturel. Ceci a conduit à la naissance d’un Mouvement de résistance qui revendique l’autonomie des régions concernées

PRÉSENTATION GÉNÉRALE ! Pour s’identifier, les Touaregs utilisent les termes : amahegh, amajegh ou amachegh, selon les régions. La dénomination "touareg", couramment utilisée pour désigner ce peuple, viendrait du nom d’une région nommée Targa, située en Libye actuelle. La tradition orale fait descendre les Touaregs de Tin Hinan, reine et ancêtre mythique. Tous les Touaregs se reconnaissent une histoire et des références communes (langue, mode de vie...) fondant un solide sentiment d’appartenance à une identité forte (temoust). La langue touarègue est une composante du berbère. En général, on présente la langue berbère comme un ensemble de dialectes : le touareg, le kabyle, le tamazight, le rifain, le chleuh, le chaoui, le mozabite, etc. Les linguistes considèrent toutefois le touareg comme une langue plutôt que comme un dialecte. Ils fondent cette distinction sur le critère d’intercompréhension. On s’accorde généralement à considérer le touareg comme la variante la mieux préservée et la plus riche du berbère. Sur l’ensemble du domaine berbère, seuls les Touaregs ont pu préserver l’alphabet : le Tifinagh, dérivé de l’antique écriture berbère en usage dans toute l’Afrique du Nord et le Sahara (stèles, gravures rupestres...). Le caractère non officiel que revêt la transmission de l’écriture Tifinagh lui confère un aspect énigmatique et donne une grande liberté aux utilisateurs. Son apprentissage et son enseignement se font malheureusement encore en dehors de toute institution (écoles, institut de langues, édition). Les pays où vivent les berbères ont longtemps préféré ignorer cet alphabet quand ils ne l’ont pas purement interdit.

SITUATION POLITIQUE L’histoire récente des Touaregs, comme celle de la plupart des peuples du tiers-monde, a été marquée par le contact avec l’homme européen. La colonisation est, en effet, le phénomène majeur du siècle dernier, qui a orienté le destin du peuple touareg vers ce qu’il est aujourd’hui. Avant la colonisation, les Touaregs jouissaient d’un pouvoir politique et économique au Sahara et en Afrique Occidentale. Cette influence se traduisait notamment par le contrôle du commerce caravanier. Les liens avec les autres communautés ethniques se caractérisaient par une complémentarité entre pasteurs et cultivateurs. Les différents peuples s’estimaient, malgré les rivalités et les impulsions guerrières qui les animaient tous. Le colonialisme a mené une politique qui a contribué, d’une part, à la détérioration des relations inter-ethniques et, d’autre part, à la désagrégation des confédérations touarègues pour créer de multiples petites chefferies plus faciles à contrôler. Au moment des indépendances, les Touaregs ne réalisèrent pas la portée des changements qu’ils venaient de subir. Le pays touareg se trouva ainsi morcelé et traversé par des frontières absurdes qui correspondaient uniquement, à l’époque, aux limites de compétences des différents officiers de l’administration coloniale. Depuis les indépendances, les différents gouvernements qui se sont succédé au Mali et au Niger ont marginalisé ce peuple quand ils n’ont pas cherché, sciemment, à l’effacer.

La résistance... Les Touaregs vivent ces politiques comme une discrimination ethnique et les ressentent parfois comme des tentatives de génocide. Les régions touarègues se sont vues refuser tout espoir de développement économique et d’épanouissement culturel. Un climat de contestation / répression s’est instauré sans aucune volonté politique, de la part des autorités nigériennes et maliennes, de traiter cette situation par le dialogue. Ces graves problèmes d’ordre politique s’ajoutent aux sécheresses dramatiques (1973, 1984) qui frappent régulièrement ces régions. Ces aléas climatiques ont fini par saper les bases traditionnelles de l’économie touarègue en décimant la presque totalité du cheptel. La grande sécheresse de 1973 a été utilisée comme arme pour en finir avec les Touaregs de façon définitive par les pouvoirs centraux : puits et vivres empoisonnés, aides internationales détournées, populations déplacées. Cela a conduit beaucoup de Touaregs à se sédentariser, à s’établir dans des bidonvilles autour des centres urbains, voire à s’exiler. Ainsi plusieurs centaines de milliers de Touaregs nigériens et maliens ont fui vers la Libye et l’Algérie.

Au Mali, une première insurrection touarègue contre le pouvoir central de Bamako, a été sévèrement réprimée en 1963 par Modibo Keita. Cette répression avait fait des milliers de morts dans l’indifférence générale, y compris de la France qui venait pourtant juste de créer les conditions de ces massacres et de "partir" de la région. Les trente ans d’indépendances du Mali, jusqu’en 1990, ont été marqués par une absence quasi totale de la communauté touarègue de la vie institutionnelle du pays. A tel point que les Touaregs étaient perçus par les autres Maliens comme des étrangers qui n’avaient qu’à retourner chez eux en... Algérie ou en Libye. En 1990 craignant des massacres massifs, comme au Niger voisin, des groupes de jeunes Touaregs prennent les armes et entrent en résistance contre le pouvoir central malien. Par cet acte ils voulaient attirer l’attention sur le sort de leur peuple et faire valoir leur droit à la citoyenneté et à la dignité. Après plusieurs mois de guerre et de massacres, l’Algérie arrive à obtenir des deux parties la signature d’un accord de paix à Tamanghasset en janvier 1991. Cet accord n’aura, cependant, aucune suite à cause de la précipitation dans laquelle il a été signé et surtout de la mauvaise volonté des autorités maliennes qui préféraient une solution militaire du conflit. La guerre reprendra et les massacres de civils Touaregs redoublèrent d’intensité. A ce jour aucun responsable politique ou militaire n’a été poursuivi pour son rôle dans ces massacres. Le nombre de victimes de cette répression est généralement estimé à plus de 10 000 morts. Le processus dit "démocratique", avec l’avènement de nouveaux régimes, n’a pas eu l’effet escompté dans le sens de la justice et de la paix. En effet, la réticence des autorités maliennes à appliquer le Pacte a fini par diviser la résistance touarègue, dont la grande majorité ne croit plus à la volonté politique du pouvoir central à régler ce conflit par la négociation. Depuis 1996 une accalmie relative s’est installée au Mali mais le problème touareg y reste entier.

Au Niger le sort des régions touarègues demeurait incertain au lendemain de l’indépendance. Plusieurs chefs coutumiers touaregs avaient manifesté leur désaccord avec les décisions de l’administration coloniale, à propos de l’avenir qui leur était imposé. Cette contestation a été vite étouffée par la France et le régime nigérien de l’époque. Un ministère des "affaires sahariennes et nomades" avait été créé, avec à sa tête un Touareg, Mouddour Zakara. La création de ce ministère spécial, avec résidence d’abord à Agadez, était destinée à rassurer les Touaregs sur les intentions du gouvernement et surtout à faciliter leur "intégration" au Niger. Les années 1970 et 1980 ont été marquées par l’implacable dictature de Seyni Kountché dont les Touaregs furent les premières victimes. A la mort de Seyni Kountché en 1987, son successeur, Ali Saïbou, se rendit à Tripoli pour convaincre les responsables Touaregs installés là bas de rentrer au pays. Malheureusement la décrispation et la réconciliation nationale annoncées n’ont pas empêché la poursuite de la répression contre la communauté touarègue. En effet, dès leur retour, les exilés ont commencé à être arrêtés sans autre motif que leur séjour en Algérie et en Libye. Cette répression a atteint son paroxysme avec les massacres de Tchin-Tabaraden en mai-juin 1990. Le gouvernement nigérien prétextant un incident entre un groupe de jeunes Touaregs et les gardiens d’une prison, envoya son Armée dans toute la région de l’Azawagh saccager des campements, assassinant aveuglément enfants, femmes et vieillards. Certaines sources avaient avancé le chiffre de 1700 morts civils pendant ces massacres. Une Conférence Nationale devant amener le pays à la démocratie se tient peu de temps après. Au cours de celle-ci, un débat contradictoire a lieu sur les événements de Tchin-Tabaraden avec des témoignages de victimes et de militaires. A l’issue de cette Conférence Nationale l’Etat nigérien n’a pas voulu prendre les décisions de justice qui s’imposaient envers les responsables de ces massacres. A la suite des événements de Tchin-Tabaraden et surtout de l’échec de la Conférence Nationale, des jeunes Touaregs, habités par un sentiment d’injustice, décidèrent d’engager une résistance armée contre le pouvoir central. La résistance touarègue, a posé comme revendication principale l’autonomie des régions touarègues de L’Azawagh et de l’Aïr. Les négociations entre les autorités nigériennes et la résistance touarègue ont commencé après plus de deux ans de tergiversations obscures destinées à étouffer le problème. La France, l’Algérie et le Burkina Faso ont assuré la médiation entre les deux parties. Un accord de paix a été signé en avril 1995. Cet accord prévoit une décentralisation des pouvoirs au profit de ces régions mais son application reste très limitée et concerne essentiellement les considérations sécuritaires.

Quel avenir ? La crise que connaissent les régions du Nord du Mali et du Niger aujourd’hui, résulte non seulement du caractère artificiel des frontières héritées de la colonisation, mais surtout de la politique désastreuse menée dans ces pays depuis les indépendances. Cette politique a toujours refusé de considérer les Touaregs comme des citoyens à part entière. Les pouvoirs claniques qui se sont succédés dans ces pays ont consacré la domination de certaines ethnies que le colonisateur a désignées pour « constituer » les nouveaux Etats. Cette situation ne pouvait qu’engendrer des conflits voire mettre en danger la cohésion et l’existence même de ces pays. Au moment où les idées de liberté et de démocratie font des progrès à travers la planète entière, les peuples qui forment le Mali et le Niger doivent s’engager dans une nouvelle forme de contrats nationaux qui leur permettront de faire face à la mondialisation rampante et à la globalisation sauvage de l’économie. Seule une évolution vers des formes de l’Etat moins centralisées permettrait de désamorcer les tensions latentes et donner à chaque communauté les moyens institutionnels de son épanouissement et de son développement. Cela pourrait se faire à travers un système fédéral ou une régionalisation assez poussée et qui réhabiliterait les régions naturelles dont le regroupement a permis de former les territoires actuels de ces deux pays. On oublie, en effet, souvent que ces pays sont encore à construire et que seule la volonté des différentes communautés qui les composent peut garantir leur stabilité et leur développement. Ces pays dont la viabilité économique est très loin d’être acquise, encore aujourd’hui, continuent d’être sous la tutelle internationale de la France qui les maintient encore sous "perfusion économique". Aujourd’hui, dans un contexte international difficile, le Peuple touareg s’interroge sur son devenir. Il est à la recherche d’une solution qui lui permettra de surmonter les mutations de la société, de retrouver sa dignité et d’assurer son existence. En tant que communauté linguistique et culturelle, le Peuple touareg voudrait que lui soit reconnu son droit légitime à vivre sur son territoire et à gérer son propre développement.
Abdoulahi ATTAYOUB abdoulahi@temoust.org http://www.temoust.org
Revenir en haut Aller en bas
http://WWW.AMAZIGH.FORUMACTIF.COM
 
Touaregs : un peuple Amazigh en danger !
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Agraw.Tk :: Portail De La Diaspora Amazigh-
Sauter vers: